ABEL ADONAI

ABEL ADONAI

interview

Abel Adonaï est un touche à tout. Ce qu’il touche il le transforme, le vitrifie, le sculpte entre ses doigts ou le bombe. Artiste incontournable, il s’exprime sur les murs et dans les salles depuis vingt ans.

C’est par la porte du staffeur ornemaniste à Paris qu’Abel Adonaï mettait les pieds dans le monde où l’œil est roi. Formé aux sculptures de bas-relief, il rentre « au pays » au début des années 80 et commence à se faire connaître. Tombé sous le charme des précurseurs et génies que sont Salvador Dali et Léonard de Vinci, il digère les techniques du « clair obscur, de l’ombre et la lumière », « pour les mettre à ma sauce ».

Très impliqué auprès des scolaires, en 2011-2012, Abel participe au projet éducatif Mix'Art

Les deux monstres de la peinture sont d’ailleurs les seuls artistes dans lesquels Abel puise ses idées. « Il y a toujours à apprendre mais j’ai la crainte de me faire influencer. Moi j’aime bien partir dans le flou, de mes propres idées, et à partir de là créer quelque chose ».

Pluriel

Pré-projet Mister interlycées 2010. © Abel Adonaï

Si l’une des muses d’Abel est la pensée surréaliste, il s’amuse surtout à s’exprimer à travers différents supports et matériaux. Les fresques murales sont certes ses œuvres les plus visibles, mais il crée aussi en taille plus réduite sur des morceaux de bois, le plâtre, des bouteilles recyclées, couchant tantôt l’acrylique sur les toiles, tantôt braquant l’aérosol sur la brique.

« On m’a dit tu dois faire un thème qui se suit, moi je suis plus dans le style qui s’ouvre à tout. Là je me suis dis ça fait des années que tu t’exposes dans les salles, il faut changer ». C’est ainsi que depuis deux ans, Abel Adonaï sculpte, « pour ne pas stagner ». Il prépare une installation permanente, extérieure, contemporaine et grand format, composée de statues en résine, renouant ainsi avec ses amours de la rue et la thématique qu’il affectionne ; la Guyane et ses habitants. « Je garde cet esprit de l’extérieur, j’ai jamais lâché le graff, j’en fais aussi à la demande comme des décorations murales c’est ce qui me permet de vivre ».

Maquette pour la fresque du Village chinois à Cayenne. © Abel Adonaï

Innover

Sculpture en résine. © Abel Adonaï

Si les techniques et les supports évoluent, la situation matérielle aussi. Quand il commence à travailler, Abel n’a que quelques soumakésen poche. Aujourd’hui, grâce aux commandes murales passées lors des fêtes de Pâques, du carnaval, tout au long de l’année, inscrit sous le statut d’auto-entrepreneur, il peut se permettre de se consacrer à ses créations personnelles.

Si au départ de sa carrière, il devait se contraindre à travailler avec du matériel modeste, tels que « des feutres, de la gouache», il peut désormais se financer du matos plus professionnel … « triplement cher » en Guyane. « Mais je constate que toutes ses difficultés techniquement parlant ça vous donne plus de force et de facilité quand vous arrivez avec du meilleur matos, vous êtes plus compétents, je fais aussi beaucoup de récup’ comme au Brésil pour créer ».

A pied d’œuvre sur ses statues figuratives, Abel promet qu’il n’a pas fini de se creuser les méninges et de creuser la matière. « J’ai l’impression que je n’aurais pas assez de temps pour vivre pour tout faire ».



10/04/2013
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